Madame Aurélie ARROUAS, juriste - Groupe Alten

Extrait de la Gazette n°11 - Juin 2015 - Propos recueillis par Simon Dubois

Mme Aurélie Arrouas

Juriste - Groupe Alten

Madame Arrouas, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs en quelques mots ?

Diplômée d’un DEA en droit public des affaires à l’Université Paris X (Nanterre), et d’un DESS en Droit du secteur public économique à l’Université Paris 1 (Panthéon- Sorbonne), j’ai intégré l’IDPA en 2004.

A la sortie de l’IDPA, j’ai exercé desfonctions de juriste spécialisée en droitpublic, d’abord au sein de l’INRA (Institutnational de recherche agronomique) pourgérer des contentieux liés au droit de lafonction publique, puis à Mairie de Neuilly-sur-Seine afin de réaliser des missions dedroit public en assurant notamment le suiviet la gestion d’appels d’offres dans le cadrede procédures de passation de marchés publics (surtout pour le renouvellement du mobilier urbain de la ville).

En septembre 2007, j’ai eu l’opportunité de partir à Londres et d’être recrutée, en tant que Senior LegalOfficer, par une société de recrutement dedimension internationale, ASTON CARTER GROUP LIMITED. Mon rôleétait de mettre en place et de développer le département juridique du groupe nouvellement créé.

En 2011, et du fait du rachat d’Aston Carter par le Groupe ALLEGIS, j’ai été transférée à Paris et promue Group Lawyer EMEA.

En avril dernier, j’ai rejoint le groupe ALTEN, en tant que responsable du Pôle Opérations France. Mes missions essentielles sont la revue et la négociation des contrats du groupe, la gestion des litiges et plus largement l’assistance pour toute question liée au caractère opérationnel du groupe (réponse aux appels d’offres, acquisition de sociétés, etc.).

Pourquoi avoir intégré l’IDPA ?

Tout d’abord, j’ai souvent entendu parler de l’IDPA pour sa formation de qualité, ses débouchés et sa notoriété. Après une formation en droit public des affaires, la formation de l’IDPA était la suite logique de mon cursus et une garantie pour mon CV !

Ensuite, j’étais également très attirée par le droit de l’environnement. L’IDPA était l’un des rares établissements à proposer cet enseignement.

Enfin, le début des années 2000 était marqué par les grandes questions de la régulation économique. A cette époque, mon rêve était de travailler dans le secteur de la régulation, par exemple chez EDF...

L’IDPA constituait une plus-value considérable.

A cette époque, désiriez-vous devenir avocate ?

Non, j’étais consciente que le CAPA présentait un plus sur mon CV mais exercer la profession d’avocat n’a jamais été, pour ma part, une fin en soi. De par mon stage de DESS, au bureau 4 b du Ministère de l’Economie et des Finances, je savais que le métier de juriste en entreprise pouvait être aussi passionnant que celui d’avocat. C’est donc dans cette optique que j’ai fait mes choix de carrière.

Quels souvenirs gardez-vous de l’IDPA ?

Trois jours avant la rentrée à l’EFB / IDPA, j’ai eu un grave accident de moto. Je suis restée quatre mois immobilisée et plusieurs mois avec des béquilles. J’ai donc effectué une grande partie de ma formation en béquilles. Les enseignants et la direction se sont montrés très compréhensifs.

D’ailleurs, cet état m’a valu une expérience assez mémorable. Un jour, alors que nous étions en cours au 5ème étage de l’immeuble rue de Charenton, un incendie s’est déclaré. Tout le monde a évacué le bâtiment, sauf moi car, immobilisée, je devais attendre l’arrivée des secours. Après quelques minutes, j’ai imaginé que les secours n’arriveraient jamais, je suis donc partie par mes propres moyens !

Je me souviens également de la qualité des cours et de leur enseignement selon un mode plus opérationnel qu’en troisième cycle. En outre, des enseignants, tels que Madame Brigitte VERGILINO (Droit Fiscal), nous enseignaient leur matière d’une façon tellement pratique que cela permettait d’apprécier une matière que je jugeais jusque-là plutôt rébarbatif.

Enfin, mon année d’IDPA m’a permis de faire la connaissance de personnes très sympathiques avec lesquelles je suis toujours en contact aujourd’hui. Notre promotion était très sympathique !

Quelles difficultés avez-vous rencontré à la sortie de l’IDPA ?

Aucune ! A la sortie de l’IDPA, j’ai de suite été embauchée en tant que juriste.

L’IDPA offre une formation transversale, opérationnelle et constitue à cet égard un « plus » remarquable aux yeux des employeurs.

Quels sont, pour vous, les points forts de l’IDPA ? Et ses points faibles ?

C’est incontestable : l’IDPA nous rend plus opérationnel ! Le choix qui a été fait d’enseigner aux étudiants par le biais de cas pratiques permet d’assurer une formation active et pragmatique, tant pour les futurs juristes que pour les futurs avocats.

En revanche, je pense qu’il serait nécessaire d’appuyer davantage la formation sur la comparaison des droits étrangers afin que nous soyons plus sensibilisés sur les différents concepts juridiques d’un pays à l’autre et surtout d’un système à l’autre (Common Law et tradition civiliste).

Enfin j’ai pu constater, au fil de mes expériences et notamment de mes quatre années passées en Angleterre, que la maitrise d’une langue étrangère était primordiale.

Tant parce que l’exercice de notre travail, en tant qu’avocat ou juriste d’entreprise, se fait majoritairement en langue anglaise mais que dans un secteur de plus en plus concurrentiel, la maitrise d’une ou deux langues étrangères est un critère déterminant d’embauche pour tout employeur.

Pour conclure, que souhaiteriez-vous dire aux étudiants de l’IDPA ?

Je souhaiterais d’abord féliciter et encourager l’association de l’IDPA pour le travail qu’elle réalise et les initiatives prises.

Le fait de créer un réseau mélangeant les anciens et actuels étudiants de l’IDPA permet un échange sur la manière dont chacun a vécu cet enseignement de qualité. Surtout j’espère qu’il permettra de créer de vrais liens professionnels favorisant, pourquoi pas, de futures embauches.