Extrait de la Gazette n°10 - Mai 2015 - Propos recueillis par Simon Dubois
M. Hubert Lévêque
Consultant senior en fusion-acquisition - Brainwaves Europe
Monsieur Lévêque, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs en quelques mots ?
Diplômé en droit à l’Université Paris-Sud (Sceaux), j’ai intégré, en 1988, la première promotion de l’IDPA.
J’ai ensuite effectué un DESS en Administration publique à l’Université Paris-Dauphine, en partenariat avec l’Université Paris-Sud. Cette formation m’a permis d’intégrer l’entreprise FA1 (filiale du groupe GAN).
Par la suite, j’ai été chargé de missionfinance auprès de la société NET’S.En 1999, j’ai remplacé, pendant unan, en tant que Secrétaire général, le Directeur général de COM&TEL. J’ai ensuite été Directeur administratif et financier chez Ach-Engineering puis chez Higwave Optical Technologies.
Depuis 2006, je suis Consultant sénior en fusion-acquisition et restructuration chez Brainwaves Europe.
Pourquoi avoir intégré l’IDPA ?
Pour être sincère, en 1988 je devais réaliser un MBA à Berkeley. Ce projet n’a pu aboutir, et j’ai dû rapidement trouver une solution. Une fois revenu en France, Jean-Pierre Grandjean, qui avait été mon chargé de TD, et Jean-Pierre Boivin, professeur à Sceaux, m’ont encouragé à intégrer l’IDPA, nouvellement créé. C’est ce que j’ai fait.
A cette époque, désiriez-vous devenir avocat ?
Conseiller juridique, avocat, juriste d’entreprise ..., à l’époque, je ne savais pas trop. Le destin a fait que je me suis spécialisé dans la finance d’entreprise. Aujourd’hui, si je ne fais que peu de droit public, je me rend compte que cette formation juridique constitue une plus-value.
Mes collaborateurs, mes partenaires et mes clients apprécient ma lecture juridique des dossiers. Ils apprécient en quelque sorte cette « double casquette » opérationnelle.
Quels souvenirs gardez-vous de l’IDPA ?
Les cours ! Après le stage de 6 mois, nous avions des séminaires au sein du CRFPA, rue de Charenton, dans le 12ème arrondissement. Ces séminaires étaient très attirants, très intéressants. A cette époque, nous étions en plein dans la politique du « ni-ni » (« ni privatisation, ni nationalisation »). Cette actualité enrichissait le droit public et, nécessairement, les cours au sein de l’IDPA.
De plus, nous étions à la fois des étudiants et des professionnels. A l’IDPA, nous avions le sentiment d’être « pré-opérationnels », ce qui était valorisant. Lors de mon stage de 6 mois au sein de l’Association des maires de France et du cabinet de Corinne Lepage, j’ai pu traiter, du début à la fin, des dossiers importants.
Quelles difficultés avez-vous rencontré à la sortie de l’IDPA ?
Aucune ! A la sortie de l’IDPA, j’ai effectué un DESS à l’Université Paris-Dauphine. Après avoir fait mes preuves en tant que stagiaire au sein du groupe GAN, j’ai été embauché comme responsable administratif et financier. Après six ans, je suis devenu Secrétaire général adjoint de l’entreprise qui venait de fusionner avec le groupe ORPI.
Pourquoi avez-vous fait le choix de l’entreprise ?
Très sincèrement, au-delà des considérations attenantes aux conditions de travail, aux matières traitées, qui peuvent être attractives tant dans le privé, que dans le public, tant en cabinet d’avocat qu’en entreprise ou en administration, je dois avouer que le niveau de rémunération proposé a été pour moi l’élément déterminant.
Quels sont, pour vous, les points forts de l’IDPA ? Et ses points faibles ?
L’IDPA a le mérite d’avoir su adapter ses enseignements à la construction européenne. A mon époque, l’Union européenne n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui. En 1989, il n’y avait aucun enseignement de droit européen. Je rappelle également qu’à cette période, le programme ERASMUS venait de naître. Aujourd’hui il est totalement mature.
L’IDPA doit donc préserver cette faculté d’adaptation aux évolutions du droit public, et aujourd’hui notamment dans son volet économique.
Le droit public français à cette particularité, fruit d’une tradition colbertiste, de concerner tout un pan du droit économique.
Pour conclure, que souhaiteriez-vous dire aux étudiants de l’IDPA ?
Je souhaiterais leur dire qu’il faut oser, qu’il ne faut pas avoir peur de ses ambitions. Sénèque écrivait : « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, mais parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. »