Extrait de la Gazette n°13 - Octobre 2015 - Propos recueillis par Ariane Fevrier
M. Stéphane DESSELAS
Lobbyist - Athenora Consulting
Monsieur Stéphane DESSELAS, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs en quelques mots ?
Je suis juriste et avocat de formation (IDPA, DEA droit communautaire, Paris II, CAPA) mais je suis aussi diplômé de l’ESCP (1993). J’ai eu la chance de faire un VIE à Bruxelles pour la Poste française et de découvrir les affaires européennes.
J’ai attrapé le virus européen et, après plusieurs expériences en entreprises et cabinets, j’ai fondé en 2003 mon cabinet de lobbying, Athenora Consulting.
Pourquoi avoir intégré l’IDPA ?
J’ai quitté Nice en 1989 pour Paris afin d’intégrer l’IDPA dont l’enseignement était à l’époque (deuxième promotion mixte EFB- Maitrise) dispensé en même temps que la maitrise de droit public.
Ce qui m’a conduit à quitter le soleil, c’était la possibilité de faire un stage au Conseil d’Etat, le rêve de tout étudiant en droit public. Cette opportunité s’est présentée à moi grâce à l’IDPA et à Jean-Pierre Boivin, que je remercie tout particulièrement.
Quels souvenirs gardez-vous de l’IDPA ?
Un souvenir très intense ! Et cela notamment en raison de la qualité des cours et de mon expérience de stagiaire au Conseil d’Etat, qui était extraordinaire pour un jeune homme de 21 ans.
Cette année a également été émotionnellement très riche par les échanges que j’ai pu avoir, d’une part, avec les étudiants de ma promotion et, d’autre part, avec nos professeurs qui se montraient tous très engagés.
Quelles difficultés avez-vous rencontré à la sortie de l’IDPA ?
Si je compare aux défis qui s’imposent aujourd’hui aux jeunes diplômés, j’ai conscience de la chance que j’ai eue, de faire partie de cette génération qui n’a jamais eu de difficultés professionnelles. Tout s’est bien enchaîné: études, VIE, emplois et création du cabinet.
A cette époque, désiriez-vous devenir avocat ?
A cette époque, en fin de maitrise/DEA, j’hésitais entre une carrière de haut fonctionnaire et celle d’avocat. En faisant l’ESCP en admission directe et l’EFB, mon projet était de devenir avocat dans le domaine des affaires. C’est un stage à Bruxelles, réalisé en 1992 dans le cadre de ma formation à l’ESCP, qui m’a fait changer de direction vers le lobbying européen.
Pourquoi avoir fait le choix du lobbying ?
Je pense avoir d’abord fait le choix de l’Europe. J’étais un vrai fédéraliste européen et j’ai adoré la vie internationale à Bruxelles.
Quand j’ai débuté ma carrière de lobbyiste en 1994, le lobbying était peu développé. J’ai ainsi eu la chance de voir grandir ce métier et d’endécouvrir toute la richesse au fildu temps, jusqu’à l’enseigner à Sciences-Po Paris et écrire deux livres sur ce sujet.
Quels sont, pour vous, les points forts de l’IDPA ? Et ses points faibles ?
De mon temps, les points forts étaient la multidisciplinarité, le côté très pratique, et le stage.
Les points faibles étaient liés au fait que nous n’étions que la deuxième promotion (tout n’était pas rodé) et que le droit public des affaires n’était pas encore reconnu comme une discipline universitaire.
Pour conclure, que souhaiteriez-vous dire aux étudiants de l’IDPA ?
Je leur dirai que la chance du métier d’avocat et de juriste est de donner une excellente formation, à la fois technique et rigoureuse mais aussi extrêmement riche en termes d’expression orale et écrite.
En ce qui concerne le droit public des affaires, il est certain qu’aujourd’hui cette spécialité a ses lettres de noblesse et ouvre de belles carrières. Une carrière s’inscrit dans le temps, c’est pourquoi il convient de rester ouvert aux opportunités qui se présentent, et pourquoi pas, prendre un chemin de traverse, vers le lobbying comme moi, ou autre chose, et ainsi découvrir un nouvel univers passionnant.
Ainsi, depuis peu, je me suis aussi formé en coaching que je pratique depuis juin avec des clients : un nouveau chemin de traverse !
Pour terminer, je tiens à souhaiter aux étudiants de l’IDPA beaucoup de succès et de plaisir dans leur parcours professionnel.